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Fractures sociales, fractures numériques, fractures vécues au sein d’une profession et bien d'autres encore ... notre revue travailler le social souhaite les mettre en lumières et faire émerger les pratiques de résistance, les interstices où se glisser ...
Envie ou besoin d’écrire sur le sujet ? Individuellement ou collectivement ? Seul ou accompagné ? Un texte de fond, un récit, de la poésie ? Nous avons envie de vous lire !

Un point de départ pour la réflexion

Il y a tout d’abord la fracture sociale qui explose à la gueule. Une population chaque jour plus importante qui se retrouve à la marge et hors des marges d’une société qui semble avoir fait le choix de fonctionner en incluant certaines fois l’exclusion comme une variable inquiétante quand elle peut déranger, d’autres fois comme une variable à gérer parmi une multitude de variables. Et sans en faire une priorité, (très) loin de là. Dans ce rapport entre organisations et personnes qui disent faire société sans questionner leur discours et celles et ceux qui sont exclues y compris des marges, le non-recours aux droits prend une ampleur chaque jour plus importante, une ampleur qui ne semble donc pas déranger les décideurs, voire qui les arrangerait. La fracture numérique en est un épiphénomène actuel particulièrement choquant.

Il y a une profession ancrée dans une histoire du métier, dans des valeurs fondamentales qui s’appuient sur des textes tant fondateurs dudit métier que bâtisseurs de ce que signifient la solidarité, l’humanité, la démocratie. Il y a une logique gestionnaire qui réfléchit de plus en plus en termes d’inputs et d’outputs ne prenant plus en compte que derrière ces termes barbares ce sont d’êtres humains dont il s’agit. Il y a une fracture béante entre ces logiques soutenues par des décideurs politiques et institutionnels de plus en plus aveugles aux réalités vécues par ces femmes, ces hommes et ces enfants et le projet professionnel de celles et ceux qui souhaitent que perdure un accompagnement vers une émancipation des publics qu’ils et elles rencontrent au quotidien.

Il y a ces toutes petites fractures dans les systèmes, dans les décisions, dans des lois, des décrets ou des circulaires. Ces petites fractures que les publics recherchent, que les professionnels scrutent ou inventent, parce que c’est peut-être par ces interstices que surgiront des possibles, que surgiront des espoirs, que se développeront de nouvelles capacités d’agir, que la simple application d’un droit sera rendue possible. Ces interstices, c’est peut-être le système qui les ouvre, dans un éclair de lucidité… ou par inadvertance. Ce sont parfois les professionnels et professionnelles qui glissent à leur tour dans les marges, qui mettent un pied dans une porte qui sentrouvre, voire qui passent dans la clandestinité pour rendre sa dignité à leur travail social, le travail social qui respire encore les droits humains, qui transpire la volonté de faire grandir chacune et chacun tout en reconnaissant le droit à la singularité. Ce travail social qui a pour ambition que les hommes, femmes et enfants qui y sont rencontrés restent humains, restent sujets.

La capacité de résistance de bien des publics à l’irrespect, à l’insulte, au rejet est parfois saisissant. Leur capacité à rester debout malgré la machine à broyer inspire la considération. Le labeur de beaucoup de professionnels est impressionnant. L’ingéniosité et la créativité le sont tout autant. Mais tout ça se dit tellement peu. Alors qu’il faut dire. Absolument dire. Dénoncer, raconter, revendiquer. Et qui peut mieux dire que les publics qui vivent ce qu’on leur impose de vivre ? Qui peut mieux raconter que celles et ceux qui observent et réagissent dans leurs institutions trop souvent sclérosées et le doigt sur le pli du pantalon ?

L’action est essentielle. Et nous avons le sentiment à « travailler le social » que l’action, c’est aussi écrire, témoigner, dénoncer, raconter sa créativité professionnelle, sa capacité à se faufiler dans les marges. Ecrire seul face à la feuille blanche qui se remplit. Ecrire ensemble, collectivement. Ecrire accompagné. Et dire ce qu’il faut dire !

Comment contribuer à la réflexion ?

Vos propositions d’écritures peuvent être individuelles ou collectives , prendre différentes formes et styles : récit d’accompagnement, témoignage d’ayant-droits, interrogation de pratiques, approche analytique ou méthodologique, texte de poésie, etc.

Que ce soit sous forme d’ébauche ou de texte finalisé, vos contributions sont attendues dès à présent et sont à adresser à Marc Chambeau à l’adresse chambeaum@helha.be.

Le contenu et la forme de votre texte seront évalués avec vous pour faire ensuite l’objet d’une publication sur notre site à l’adresse http://travailler-le-social.be/les-articles-en-ligne/